A sociocratic mind is joyful forever

A sociocratic mind is joyful forever

When my daughter was six years old she wanted to drive by bike to the nearest supermarket. This included crossing a road in which cars, a tramway and buses passed regularly. I did not like the idea of her going by herself. But she stood her ground and argued that she was well capable of doing so. All my reasoning of the contrary was pushed aside. She was determined to go.

I wondered what to do. Should I forbid her to go there by herself? Tell her that if I found out she did it anyway, she would have to stay inside for a week as a kind of punishment. But then what would I do after that week was done? I had no time to watch every step she took. Or did I worry too much and was a six year old perfectly capable to handle this? Was I leaning too much on the information that the brain is only developed after a certain age, to deal with the complexity of traffic. But what about the sociocratic saying that making mistakes is a necessity. Forbidding it or letting her go, neither option was very attractive.

While I pondered over what to do, the sociocratic concept of the circle process came to my mind, leading-doing-measuring. What was the dispute all about? We were arguing about whether she was capable of leading this process of crossing a busy road by herself. Up to now the leadership of that process had been with me. She thought that was no longer necessary and I had a paramount objection to her taking the lead- like she had to the status quo. Neither of us could call on any established facts as to what would happen. We had to discover it together. Therefore, I proposed to her that she could lead this process herself if I could accompany her this first time, to measure whether she was really as capable as she thought she was. ‘So I can go by myself?’ she replied, ‘Sure, if I can go with you to measure’. She gave the option some reflection and then said ‘Hmm….., well ….. actually that road is a busy road. Maybe I better try it another time’. That was fine with me: ‘I am ready. Just tell me when you are’.

Similar situations happen in the organizations I work with. Opinions on what is or what is not possible differ, but there are no facts available that are accepted by all. There are strong expectations and convictions but nobody knows for sure what the future will bring. So, we can spend hours reasoning about what is likely to happen or not. Instead of doing this, establish a common objective and consent to measure it together. Decide, with consent, on small steps to test your hypotheses and how and when to evaluate them. Make a big enough step to get useful information but small enough that, if the objective is not reached, the loss can be borne and you will be able to correct your course.

The most important thing here is getting consent on both the measurement criteria and the test. This makes sure everyone is involved and committed to do the testing properly, and accept the consequences of the measurement. Having a circle process with sociocratic decision making, secures the quality of the circle process.

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September 2020
Pieter Van Der Meché

Un esprit sociocratique est une joie pour toujours

Quand ma fille avait six ans, elle voulait se rendre en vélo au supermarché le plus proche. Cela comprenait la traversée d’une route dans laquelle des voitures, un tramway et des bus passaient régulièrement. Je n’aimais pas l’idée qu’elle aille toute seule. Mais elle a tenu bon et a soutenu qu’elle était bien capable de le faire. Tous mes raisonnements contraires ont été écarté. Elle était déterminée à partir.
Je me suis demandé quoi faire. Devais-je lui interdire d’y aller seule? Lui dire que si je découvrais qu’elle l’avait de toute façon fait , elle devrait rester à l’intérieur pendant une semaine. Comme une sorte de punition. Mais alors que faire après cette semaine? Je n’avais pas le temps de surveiller chaque pas qu’elle faisait. Ou alors est-ce que je m’inquiétais trop et qu’une enfant de six ans serait parfaitement capable de gérer cela. Étais-je trop penché sur l’information selon laquelle ce n’est qu’après un certain âge que le cerveau est assez développé pour faire face à la complexité du trafic. Et qu’en était-il du dicton sociocratique selon lequel faire des erreurs est une nécessité ? Interdire ou lâcher prise, les deux options n’étaient pas très attrayantes.
Pendant que je réfléchissais à ce qu’il fallait faire, le concept sociocratique du processus du cercle m’est venu à l’esprit, diriger-faire-mesurer. Sur quoi portait le différend ? Nous nous demandions si elle était capable de diriger elle-même ce processus de traversée d’une route très fréquentée. Jusqu’à présent, la direction de ce processus était de mon ressort. Elle pensait que ce n’était plus nécessaire et moi j’avais une objection majeure à ce qu’elle prenne les rennes. En tout état de cause, nous devions trouver statu quo. Aucun de nous ne pouvait apporter d’assurance sur les faits qui pourraient se passer. Il fallait le découvrir.
Je lui ai donc proposé de conduire elle-même ce processus si je pouvais l’accompagner cette première fois. Juste pour mesurer si elle était vraiment aussi capable qu’elle pensait qu’elle l’était. « Alors je peux y aller toute seule ?» Répondit-elle. « Bien sûr, si je peux t’accompagner pour mesurer ». Elle a réfléchi à l’option, puis a dit : «Hmm… .. eh bien… .. en fait, cette route est très fréquentée. Peut-être que je ferais mieux de l’essayer une autre fois ». Cela me convient très bien : « Moi je suis prêt. Dis-moi quand toi tu le seras ».

Des situations similaires se produisent dans les organisations que j’accompagne. Les opinions sur ce qui est ou non possible diffèrent, mais il n’y a pas de plus objectif ou de meilleur, pas de données disponibles et acceptées par tous. Les attentes et les convictions sont fortes, mais personne ne sait avec certitude ce que l’avenir nous réserve. Nous pouvons donc passer des heures à raisonner sur ce qui est susceptible de se produire ou non. Au lieu de faire cela, établissez par consentement un objectif commun et des critères de mesure pour sa réalisation. Décidez par consentement d’une petite étape pour tester vos hypothèses et évaluez. Faites un pas assez grand pour obtenir des informations utiles et suffisamment petit pour que si l’objectif n’est pas atteint vous puissiez supporter la perte et corriger le cap.

Le plus important ici est d’avoir le consentement à la fois sur les critères de mesure et sur le test. Cela oblige toutes les parties concernées à s’engager à faire les tests correctement et à accepter les conséquences de la mesure. Avoir un processus de cercle avec prise de décision sociocratique, rend la qualité du processus de cercle plus sécurisée.

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September 2020
Pieter Van Der Meché